Dans quelques jours, le 4 septembre prochain, plus de 600 000 Belges vont récupérer les 22 milliards d’euros investis il y a un an dans un bon d'État record. Peut-être est-ce votre cas ? Et maintenant, quoi ?
Où devriez-vous investir cet argent pour le faire fructifier au maximum ? C’est la question que nous nous sommes posée : compte épargne, obligation, produits d’assurance, immobilier. On fait le point.
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Les Placements Bancaires comme alternative au bon d'Etat
L’option la plus commune pour réinvestir l'argent placé dans les bons d'Etat est de se tourner vers un placement bancaire. L’argent peut être déposé sur un compte, avec ou sans échéances définie, pour le laisser fructifier
Le compte épargne
Un compte d'épargne est un produit bancaire qui permet de placer de l'argent avec des intérêts plus élevés qu’un compte à vue classique. Les taux peuvent varier selon les banques et les conditions de marché.
Rendements :
Moyen, jusqu’à 3 % selon la banque → Jusqu'à 300 € pour 10.000 € investis
Avantages :
Facilité d'accès
Flexibilité
Liquidité immédiate
Avantages fiscaux pour certains comptes
Inconvénients :
Taux d'intérêt souvent faible et variable
Réactivité lente des banques aux changements de taux de la BCE
Le compte à terme
Le compte à terme fonctionne de manière similaire au compte épargne, mais l’argent est bloqué pour une durée déterminée en échange d'un taux d'intérêt garanti.
Rendements :
Bas à moyen : de 2,24 % à 2,275 % → Entre 224 et 228 € pour 10.000 € investis
Avantages :
Rendement connu à l'avance
Sécurité élevée
Inconvénients :
Fonds bloqués jusqu'à l'échéance
Pénalités en cas de retrait anticipé
Les Instruments de Dette
Une alternative pour placer votre argent peut être retrouvée dans les bons (de caisse, d’État et obligations), qui sont des instruments de dette au fonctionnement similaire. C’est l’émetteur qui diffère, entraînant donc des risques et des rendements différents.
Le bon d'État
Un bon d'État est donc un titre de dette émis par le gouvernement pour financer ses dépenses. Les investisseurs prêtent de l'argent au gouvernement et reçoivent des intérêts en retour.
Rendements :
Bas à moyen : 2,24 % net → 224 € pour 10.000 € investis
Avantages :
Placement très sécurisé
Rendement fixe
Inconvénients :
Liquidité limitée jusqu'à l'échéance
Taux souvent inférieur à d'autres placements
Le bon de caisse
Le bon de caisse est similaire au bon d'État, mais il est émis par les banques.
Rendements :
Bas à moyen : 2,31 % net → 231 € pour 10.000 € investis
Avantages :
Rendement fixe et souvent plus élevé
Sécurité
Inconvénients :
Liquidité limitée
Montant total de souscriptions souvent limité par l'émetteur
Les obligations
Les obligations sont des titres de créance, similaires aux bons d’État et de caisse, mais généralement émis par des entreprises pour lever des fonds.
Rendements :
Moyen à élevé : 2,24 à 3,2 % → Entre 224 et 320 € selon la société pour 10.000 € investis
Avantages :
Rendement potentiellement plus élevé
Diverses options selon l’émetteur
Inconvénients :
Risque de marché
Frais de courtage
Liquidité variable
Les Produits d’Assurance
Une troisième option pour placer votre argent après les bons d'Etat est de se tourner vers des produits d’assurance, les fameuses branches 21 et 23. La différence entre les deux relève du risque potentiel pour l’investisseur : là où le capital est garanti en branche 21, la branche 23 propose des investissements plus risqués mais plus rentables.
L’assurance vie branche 21
Les produits d'assurance de la branche 21 investissent principalement dans des obligations et autres placements sûrs. Le capital est garanti.
Rendements :
Bas à moyen : de 2 à 2,25 % → Entre 200 et 225 € pour 10.000 € investis
Avantages :
Sécurité du capital
Stabilité du rendement
Inconvénients :
Rendement généralement faible
Frais de gestion
L’assurance vie branche 23
Ces produits sont liés à des fonds d'investissement, avec des rendements dépendant de la performance des marchés financiers.
Rendements :
Variable (potentiellement élevé) ; jusqu’à 6,6 % → Jusqu’à 660 € pour 10.000 € investis
Avantages :
Potentiel de rendement élevé
Diversification des placements
Inconvénients :
Risque de perte de capital
Frais de gestion
Et l’immobilier dans tout ça ?
Investir dans l’immobilier est également une option à considérer pour placer et faire fructifier son argent (on prêche pour notre paroisse, évidemment), offrant à la fois des rendements stables, sécurisés et relativement élevés par rapport aux placements en banque ou en assurance énoncés ci-dessus.
Pourquoi investir dans l’immobilier ?
Pour sa stabilité : Les dernières crises ont démontré la volatilité des marchés financiers, contrastant avec la stabilité remarquable de l'immobilier belge. En période de crise, comme en 2008 et récemment avec la pandémie de la Covid-19, l'immobilier belge a montré une résilience notable, renforcée par l’indexation annuelle des loyers.
Pour sa demande constante : Le logement est un besoin fondamental et la population belge continue de croître. Selon une étude réalisée par Comeos, le besoin en logements en Belgique à l’horizon 2030 sera de 470 000 unités supplémentaires.
Pour son rendement double : Le rendement d’un bien immobilier s’apprécie en deux temps : le rendement locatif mensuel et la plus-value à la revente. La combinaison de ces deux rendements peut souvent surpasser d'autres placements financiers.
Pour son (absence de) taxation : Contrairement aux autres produits d’investissement, l’immobilier n’est pas taxé sur les revenus qu’il génère. Il n’y a aucune taxation sur les revenus locatifs : les loyers que vous percevez ne sont pas soumis au précompte mobilier de 30%.
Pour son rempart contre l’inflation : L’immobilier est le seul produit qui prend de la valeur avec l’inflation. En période d'inflation, les prix des biens immobiliers augmentent, protégeant ainsi le pouvoir d'achat des investisseurs. Les loyers peuvent également être augmentés, garantissant que les revenus locatifs conservent leur valeur réelle par rapport au marché.
Les inconvénients de l’immobilier
Ticket d’entrée élevé : Investir dans l'immobilier nécessite un capital initial plus important que d’autres produits financiers.
Taxation à l’entrée : L'acquisition d'un bien immobilier s'accompagne de diverses taxes et frais, qui peuvent alourdir le coût total de l'investissement.
Liquidité : Contrairement aux actions ou aux fonds, la vente d'un bien immobilier peut prendre plusieurs mois. La difficulté à convertir rapidement un bien immobilier en liquidités pourrait poser problème en cas de besoin de fonds urgent.
Opportunités de l’immobilier
L’effet de levier : ce principe implique que l'investisseur obtient une rentabilité supérieure en recourant à l'endettement. Par exemple, en contractant un crédit hypothécaire, l'investisseur peut acquérir des biens de valeur plus élevée grâce aux montants empruntés, tout en améliorant la rentabilité.
Imaginons un appartement à 250.000 € (TTC) que vous financez entièrement en fonds propres. Vous obtenez en loyer annuel net 8.000 €, soit un rendement de 3,2%. Si vous empruntez 100.000 € à un taux de 2 %, il vous faut donc payer 3.000€ à la banque à titre d’intérêts. Les 5.000€ restant sont votre rentabilité sur une mise personnelle de 150.000€. Votre rendement initial de 3,2% passe à 3,33%. Enfin, vous empruntez cette fois 200.000€, percevez toujours les 8.000€ de loyer mais pour 6.000€ d’intérêts bancaires. Cela vous offre donc 2.000€ de rentabilité pour 50.000€ investis, soit un rendement sur capitaux investis de 4%. Sans oublier que vous pouvez placer le reste de votre épargne dans d’autres actifs ou biens immobiliers afin de démultiplier vos investissements.
Autrement dit, en recourant à l’effet de levier, au moins vous investissez de fonds propres, au plus vous augmentez le rendement sur vos capitaux investis
Valeur ré-hypothécable : L'immobilier est le seul actif qui permet d’utiliser ses précédents investissements pour financer les suivants. La banque peut octroyer un crédit sur la base de la valeur et du capital déjà amorti sur les biens possédés. Ces biens peuvent servir de garantie pour contracter un crédit supplémentaire, facilitant ainsi le financement de futurs achats, tel un effet boule de neige. Cela permet à l’investisseur de multiplier ses investissements de manière exponentielle, sans nécessairement disposer d’importants capitaux en fonds propres.
Reprenons notre appartement d’une valeur de 200.000€ hors taxe, soit un coût total de 250.000€. Le loyer pour une telle unité tourne autour de 800€/mois, ce qui offrirait un rendement direct (les loyers perçus chaque mois) de 3,85%. À cela, on peut ajouter un rendement indirect (lié à la prise de valeur du bien) de 3,5%, soit un rendement cumulé de 7,35%. L’inflation annuelle étant d’environ 2%, on peut estimer un rendement combiné net de 5,35%.
Pour obtenir ces chiffres, il a fallu intégrer les données suivantes :
L’indexation annuelle des loyers, qui permet par exemple d’obtenir un loyer de 885€/mois au bout de 5 ans et de 975€ au bout de 10 ans.
La prise de valeur du bien, qui au bout de 5 ans offre un delta négatif de -12.465€ (puisque cette prise de valeur ne dépasse pas les frais et taxes que l’investisseur aura dû dépenser pour acheter le bien), mais qui au bout de 10 ans offrira un delta positif de 32.120€.
Les deux données agrégées offrent donc un gain cumulé après 5 ans de 37.577€ et de 137.432€ après 10 ans et donc ce rendement combiné de 5,35%.
L'immobilier comme alternative au bon d'Etat : que retenir ?
Si l’on met en regard l’investissement en immobilier par rapport aux autres placements évoqués précédemment, on en arrive aux conclusions suivantes :
L’investissement en immobilier nécessite des fonds (bien) plus importants que le minima à investir dans le bon d’Etat, sauf dans le cas où vous possédez déjà un ou plusieurs bien immobiliers qui pourraient alors servir garantie bancaire
L’immobilier doit se réfléchir sur du long terme ; à court terme (moins de 3 ans) les frais liés à l’achat ne sont pas couverts par les loyers et la prise de valeur du bien et vous risqueriez de perdre de l’argent à la revente
Par contre, les rendements immobiliers peuvent facilement, une fois les rendements directs et indirects cumulés, atteindre les mêmes niveaux que les placements obligataires ou en branche 23, tout en offrant une sécurité et une stabilité bien plus importantes.
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