Le crédit pour faire baisser votre facture fiscale immobilière: comment ça marche?
4 minutes de lecture
Léa Léonard 👩🏻💻
Spécialiste du décryptage immobilier en Belgique
Léa Léonard 👩🏻💻
Spécialiste du décryptage immobilier en Belgique
Emprunter pour acquérir son immeuble peut coûter cher en intérêts, mais cette “perte” peut être compensée par les avantages fiscaux liés aux emprunts vous permettant ainsi de diminuer voire supprimer l’impôt sur vos revenus immobiliers ! Dès lors, même si vous disposez du capital nécessaire pour financer votre acquisition, il reste parfois avantageux de solliciter un emprunt. Le fisc "récompense" les emprunteurs en leur accordant certaines réductions d'impôt. Comment et à quelles conditions: On fait le point !
Sources : Notaire.be & l'Echo
À partir du moment où vous êtes propriétaire d’un bien immobilier, vous êtes imposé de 2 manières: Premièrement via le précompte immobilier, un impôt annuel basé sur le revenu cadastral (RC) de votre bien, d’autre part via votre déclaration d’impôts puisque vos revenus immobiliers s’ajoutent à vos autres revenus et sont taxés au taux de la tranche la plus élevée de vos revenus (maximum 50%).
Bonne nouvelle: il est toutefois possible de faire baisser cette deuxième facture fiscale grâce aux intérêts d’un emprunt que vous avez contracté pour financer l’acquisition, la rénovation ou la construction d’un bien immobilier. Il est en effet possible de déduire le montant de ces intérêts à hauteur de l’ensemble de vos revenus immobiliers.
Grâce à l'emprunt, il est donc possible de réduire, voire de supprimer totalement l’impact fiscal généré par vos biens immobiliers sur votre déclaration d'impôts.
Concrètement donc, vos revenus immobiliers proviennent des maisons, appartements, terrains, etc. dont vous êtes propriétaire (mais également possesseur, emphytéote, superficiaire ou usufruitier). Ils sont déterminés soit sur la base du revenu cadastral du bien soit sur les loyers perçus.
1. Votre habitation principale est généralement exonérée d’impôts.
2. Le bien que vous louez à une personne physique qui ne l’affecte pas à son activité professionnelle OU le bien que vous ne louez pas (telle qu'une résidence secondaire) est imposé sur la base du RC indexé et majoré de 40%.
3. Le bien que vous louez à un particulier qui l’affecte à son activité professionnelle OU le bien que vous louez à une personne morale est imposé sur la base des loyers réellement perçus, diminués des charges forfaitaires de 40% (ce montant ne peut toutefois pas être inférieur au RC indexé et majoré de 40%).
4. Vos biens à l’étranger sont imposés sur la base de leur valeur locative brute s’ils ne sont pas loués et sur base des loyers réellement perçus s’ils sont loués.
L’addition de tous ces revenus cadastraux et/ou loyers forment vos revenus immobiliers, qui sont donc taxés au taux marginal (c'est à dire au maximum 50%, selon la tranche dans laquelle se situent vos revenus).
De ce total, vous pouvez déduire le paiement des intérêts d’un emprunt contracté dans le but d’acheter, rénover ou construire l’un de ces biens immobiliers. Qu’ils se rapportent à un seul bien n’a pas d’importance puisque “les intérêts rattachés à une dette contractée pour un seul bien immobilier peuvent être déduits de l’ensemble des revenus immobiliers”.
Prenons un exemple:
Vous payez 500 euros par mois d’intérêts (soit 6.000€ par an) pour un crédit qui vous a servi à financer l’acquisition d’une maison de rapport dont le revenu cadastral correspond à 3.000€. L’ensemble de vos revenus immobiliers (provenant de vos biens de rapports ou d’une résidence secondaire ; votre résidence principale étant exonérée) atteint donc 7.500€, qui correspond au RC (3.000€) indexé (par 1,7863 pour 2018) et majoré de 40%. Dés lors vous ne serez imposé que sur un montant de 1500 € (les 7.500€ de revenu immobilier diminué des 6.000€ d’intérêt). Au total, vous ne paierez donc que 750€ d’impôts sur vos propriétés immobilières (à un taux de 50%), là où elles vous auraient coûté 3.750€ d’impôts si vous n’aviez pas de crédit.
Crédit photo : shutterstock
À quelles conditions ?
Le type de crédit n’a pas d’importance, vous devez juste pouvoir prouver qu’il a un lien avec l’un de vos biens immobiliers. Il peut donc s’agir d’un crédit hypothécaire ou d’un prêt à tempérament voire même un prêt à la consommation (c'est-à-dire un crédit souscrit pour financer de grosses dépenses comme une voiture, du mobilier, un ordinateur ou encore un électroménager), pour peu que les fonds libérés soient bien à destination immobilière.
Enfin, autre aspect important: le fait que vous bénéficiez d’une réduction d’impôts relative au crédit hypothécaire que vous avez contracté pour financer ou rénover votre habitation propre ne change rien à la déduction des intérêts ordinaires.
Certes, ces calculs de réductions peuvent être complexes à maîtriser, mais valent néanmoins la peine d'être analysés pour chaque cas particulier afin de déterminer la solution la plus avantageuse pour vous !
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