
Nouvelle ère immobilière : les 4 tendances qui vont redéfinir le rôle de l’agent
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Laureline Bragard ✍️
Experte Immo' à Bruxelles

Laureline Bragard ✍️
Experte Immo' à Bruxelles
L’immobilier entre dans une phase de transformation profonde. Intelligence artificielle, consolidation des grands réseaux, mutation des portails, explosion de la donnée… les cartes sont en train d’être rebattues.
Lors de la conférence donnée par Vincent Le Camus et Florian Mas (IMMO2), cinq tendances majeures se dégagent. Cinq signaux forts que les professionnels ne peuvent plus ignorer — et qui redéfiniront le métier d’ici 2035.


1. La fin de la recherche immobilière « classique »
Les portails tels qu’on les connaît aujourd’hui vivent leurs dernières années. L’époque où un acheteur passait des heures à scroller entre les différentes plateformes telles que Immovlan Immoweb ou Bien’ici touche à sa fin.
Demain, la recherche se fera directement auprès d’une IA conversationnelle type ChatGPT, Perplexity, Claude, capable d’interpréter les besoins bien au-delà des critères classiques (budget, chambres, localisation).
Concrètement — et on l’observe déjà aux États-Unis — l’acheteur pourra simplement demander :
« Je veux un appartement lumineux avec une vue dégagée, à 20 minutes de mon bureau et proche d’une école Montessori. »
L’IA croisera alors les annonces, photos, plans et habitudes de vie pour proposer une sélection ciblée, allant jusqu’à planifier automatiquement les visites selon les agendas de chacun.
Comment s’y adapter en tant qu’agent immobilier ?
Rendez vos annonces “IA-compatibles” : descriptions structurées, photos soignées, données enrichies. Et surtout, cultiver ce que l’IA n’aura jamais : l’humain, le conseil, la relation lors des contacts
2. L’ère des méga-franchises
Après la guerre des portails, place à celle des géants de la transaction. Le mouvement est déjà en marche : les grands réseaux fusionnent, rachètent et consolident pour créer de véritables écosystèmes intégrés.
Au dela des réseaux d’agence, ces “méga-franchises” réuniront sous un même toit courtage, financement, assurance, travaux, gestion locative, voire déménagement. Demain, un client qui achète via un grand réseau pourra tout faire au même endroit — un parcours fluide, rapide, sans accroc et surtout 100 % digitalisé.
Comment s’y adapter en tant qu’agent immobilier ?
On l’a constaté au RENT, les outils et les solutions innovantes sont multiples.. mais aussi onéreuse. Pas facile de faire un choix ? Et si ce choix c’était de faire partie d’un groupe comme We Invest, bénéficier d’économies d’échelle et d’outils déjà intégrés, testés et adaptés par une équipe tech dédiée.
Par contre, pas question d’être juste un « agent de plus » un numéro dans un réseau. La clé sera la complémentarité locale. Miser sur la proximité, la connaissance du terrain, la personnalisation du service et la réactivité. Et pourquoi pas, créer ses propres mini-écosystèmes via des partenariats locaux : notaires, courtiers, décorateurs, artisans… pour offrir une expérience client complète.
3. La guerre de la donnée
La Data est devenue le nouvel OR noit, dans l’immobilier comme partout ailleurs. Demain, les acteurs qui maîtriseront la donnée maîtriseront le marché.
Les CRM, portails, logiciels, plateformes… les agences, accumulent aujourd’hui des volumes colossaux d’informations : habitudes de recherche, diagnostics PEB, historiques de visites…
Comment s’adapter en tant qu’agent immobilier ?
Reprenez la main sur vos données : contacts, leads, feedbacks.
Organisez-les, centralisez-les, exploitez-les intelligemment.
Les agences qui sauront faire parler leur data — par exemple pour anticiper les besoins clients avant même qu’ils ne s’expriment — auront une longueur d’avance.
4. La montée en puissance du propriétaire-vendeur (gré-à-gré)
C’est sans doute la révolution la plus concrète.. et la concurrence la plus féroce : gâce aux IA, aux réseaux sociaux, aux plateformes immo pour les particuliers, les propriétaires-vendeur auront accès aux mêmes outils que les professionnels : estimation de prix fiable, retouche photo, homestaging virtuel, filtrage d’acheteurs, etc.
Résultat ? Le modèle du courtage risque d’être challengé, surtout sur les transactions « simples »
Comment s’adapter en tant qu’agent immobilier ?
En redéfinissant la valeur de l’agent : moins dans l’accès à l’information, plus dans l’accompagnement stratégique et émotionnel.
Les agents devront se positionner comme des chefs d’orchestre du projet immobilier, capables de coordonner financement, rénovation, fiscalité, et négociation.
Bref, devenir indispensables dans la complexité.
Ce que l’IA ne fait pas… et qui sauvera les agents immobiliers


1. Les “derniers kilomètres”
ChatGPT a bouleversé la loi de Pareto. Les 80 % de tâches répétitives et/ou sans valeur ajoutée peuvent désormais être déléguées à l’IA… mais les 20 % restants — les plus stratégiques, les plus sensibles — ne peuvent être remplacés. C’est à vous de devenir indispensables sur ces derniers kilomètres.
2. Gérer la complexité
Les transactions simples, standardisées, pourront être gérées directement par les particuliers assistés par l’IA. Mais dès qu’un dossier sort du cadre — succession, indivision, bien de fiche, fiscalité complexe — le besoin d’un expert humain redevient vital.
C’est ici que l’agent se repositionne comme référent et traducteur de complexité.
3. Gérer les émotions
Une transaction immobilière est un moment fort d’une vie, souvent chargé d’émotions. Et s’il y a bien quelque chose que l’intelligence artificielle ne sait pas faire, c’est écouter, rassurer, accompagner.
C’est là que l’agent reprend tout son sens.
En conclusion : ne pas subir, mais créer le futur
Les IA ne remplaceront pas les agents, mais elles remplaceront ceux qui refuseront d’évoluer. Vincent Le Camus et Florian Mas l’ont rappelé : 50 % des agents immobiliers pourraient disparaître dans les dix prochaines années s’ils ne changent rien à leur manière de fonctionner.
Un message brutal, mais salutaire. Parce qu’il ne s’agit pas d’une menace, mais d’un signal d’alerte : le métier d’agent n’est pas condamné à disparaître, il est condamné à se réinventer.
À l’inverse, les 50 % restants verront leur rôle et leur compétences se renforcer. Augmenté par la technologies et les IA, l’agent voit ses process simplifiés, sa charge administrative déléguée, ses erreurs réduites et atteindre ainsi une meilleure productivité et plus de temps pour ce qui compte vraiment — la relation humaine.
L’agent de demain, outillé par l’IA, ne sera plus un simple intermédiaire : il deviendra un partenaire stratégique, un référent local, un créateur d’expérience et un traducteur de complexité.
Un rôle bien plus valorisé qu’il ne l’est aujourd’hui, trop souvent encore perçu comme “l’ouvreur de porte surpayé”.
En somme, l’avenir du métier n’appartient pas à ceux qui attendent que l’IA leur prenne leur place, mais à ceux qui la prennent comme alliée pour redéfinir la leur.
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